Troubles bipolaires : un test sanguin bientôt disponible pour un diagnostic rapide

Si huit ans en moyenne sont nécessaires pour diagnostiquer une personne bipolaire, ce délai va être drastiquement réduit à quelques semaines grâce à une simple prise de sang. En effet, la start-up française Alcediag a développé un procédé de test sanguin, baptisé myEDIT-B, qui accélérera le processus. Celui-ci a été mis sur le marché depuis le 1^er avril. Ce dépistage rapide permettra à environ deux millions de personnes souffrant de bipolarité en France de recevoir un traitement adéquat à temps.

Une fiabilité à 80 %

Ce test sanguin est destiné aux adultes sous traitement médicamenteux pour des épisodes dépressifs caractérisés, qu’ils soient modérés ou sévères. Il vise particulièrement ceux qui pourraient présenter des symptômes de bipolarité, en raison d’antécédents familiaux ou de résistance aux antidépresseurs.

La prescription de ce test est réservée aux psychiatres, et la prise de sang doit être effectuée dans l’un des 400 laboratoires affiliés à la marque Synlab.

Les experts de l’entreprise biopharmaceutique ont abordé le cerveau comme tout autre organe qui émet des signaux spécifiques dans le sang en cas de dysfonctionnement. Ces biomarqueurs spécifiques de la maladie permettent de distinguer les patients souffrant de dépression de ceux atteints de trouble bipolaire.

La start-up garantit une fiabilité du test supérieure à 80 %. À la réception des résultats, il incombe au médecin la responsabilité du diagnostic final, en prenant en compte le parcours médical et familial du patient.

 Une absence de remboursement

Le prix du test s’élève à 899 euros et il n’est actuellement pas pris en charge par la Sécurité sociale ni par les organismes de complémentaire santé. Le patient devra donc mettre la main au portefeuille. La mise au point de ce test a en effet nécessité des investissements considérables avec le recours aux dernières avancées technologiques en matière de séquençage. Alcediag mène actuellement des études d’utilité clinique et économique d’une durée de trois ans dans le but d’avoir le feu vert de l’Assurance maladie.

En moyenne, il faut entre huit et dix ans pour diagnostiquer le trouble bipolaire, qui est souvent confondu avec la dépression. Cet amalgame est dû au fait que chez certains patients, les phases maniaques sont moins apparentes que les épisodes dépressifs.

Or, selon Chantal Henry, professeure au GHU Paris psychiatrie et neurosciences,

Traiter le trouble bipolaire avec des antidépresseurs sur le long terme peut aggraver la maladie en accélérant les cycles.

Pour ces patients, il est nécessaire de combiner les médicaments avec des stabilisateurs d’humeur pour éviter les phases maniaques.

 À retenir

• MyEDIT-B est le premier test sanguin destiné à aider au diagnostic du trouble bipolaire.
• Une simple analyse de sang permettra au médecin de déterminer la présence ou non de bipolarité chez un patient.