Une rupture de stock de certains médicaments est-elle à craindre avec l’arrivée de l’hiver ?

Alors que l’hiver se profile à l’horizon, la France fait face à un enjeu social de taille, exacerbé par la présence continuelle du Covid : la disponibilité de certains médicaments. Cette période rappelle le désarroi de la population face à la pénurie d’amoxicilline et de paracétamol lors de l’hiver 2022. Actuellement, nombreux sont les médicaments, notamment pour le traitement des maux courants, mais également ceux dédiés aux pathologies graves, affectés par cette crise d’approvisionnement.

 Surveillance accrue de centaines de médicaments essentiels

Si environ 240 médicaments, ayant une importance cruciale en matière de traitement et présentant un manque d’alternatives sur le marché français, sont reconnus comme en situation « tendue » par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce chiffre ne cesse d’augmenter chaque jour.

Selon Pierre-Olivier Farenq, porte-parole de l’ANSM, près de 3 500 déclarations de ruptures ou de risques de ruptures ont été recensées au cours des sept premiers mois de l’année, contre un total de 3 761 signalements en 2022 avec une prédominance pour les médicaments visant à traiter les maladies cardio-vasculaires, neurologiques et infectieuses.

La situation varie en fonction de l’échelle territoriale. Selon Pierre-Olivier Farenq, au niveau régional, il n’y a pas encore de disparités significatives à signaler. Cependant, à une échelle plus fine, au niveau des départements, des différences notables dans la disponibilité de médicaments comme l’amoxicilline sont observées.

Des mesures préventives rigoureuses

Après avoir tiré des enseignements de l’hiver précédent, l’ANSM déploie tous les moyens nécessaires pour prévenir toute pénurie de médicaments essentiels cet hiver. Au sommet de la liste de surveillance, on retrouve les antibiotiques, les médicaments contre la fièvre, les corticoïdes, ainsi que les traitements contre l’asthme.

Ces quatre médicaments, identifiés comme étant d’une importance capitale par l’agence nationale et les organismes de complémentaire santé, sont placés sous étroite surveillance. L’agence propose d’ailleurs de mettre à jour, dans le cadre de son plan pour l’hiver 2023-2024, et de manière hebdomadaire, un tableau informant sur la disponibilité de ces médicaments.

Ce plan vise à garantir une couverture adéquate des besoins pour la saison à venir. Deux médicaments parmi les quatorze répertoriés dans ce tableau, à savoir le paracétamol sous forme orale de 250 mg et la suspension de Fluticasone de 50 mg pour l’asthme, présentent actuellement une durée de disponibilité inférieure à sept jours dans les pharmacies.

L’ANSM reste confiante quant à l’approche de l’hiver. Contrairement à l’année précédente marquée par une triple vague de Covid, par la grippe et la bronchiolite, la situation actuelle diffère radicalement, avec une reconstitution des réserves au niveau des officines et des fabricants, ainsi que la mise en œuvre d’un plan hivernal renforcé.

Par conséquent, la situation est à présent plus rassurante, avec des stocks disponibles sur tout le territoire national, bien que des défis subsistent quant à une répartition uniforme sur l’ensemble du pays.

A retenir

• Après un hiver 2022 tumultueux, marqué par des pénuries notables de médicaments tels que l’amoxicilline et le paracétamol, l’ANSM a entrepris cette année des mesures préventives rigoureuses pour garantir l’approvisionnement des médicaments essentiels.
• Les antibiotiques, antipyrétiques, corticoïdes et médicaments contre l’asthme sont placés sous une surveillance accrue par l’agence nationale.
• L’ANSM se veut rassurante sur la disponibilité des stocks cet hiver.