L’Organisation européenne du cancer pointe du doigt les lacunes françaises en matière de lutte contre le cancer

Malgré des taux de survie parmi les meilleurs en Europe, la France accuse un retard important en matière de prévention et de dépistage des cancers. Un rapport alarmant de l’Organisation européenne du cancer (OEC) met en lumière ces défaillances et appelle à une mobilisation urgente des autorités.

Des lacunes criantes en matière de dépistage

Le rapport de l’OEC pointe du doigt des taux de participation au dépistage largement inférieurs à la moyenne européenne. Ainsi, pour le cancer du sein, la France accuse un retard avec 46,9 % de participation, contre 54 % pour l’Europe.

Le constat est similaire pour le cancer colorectal avec 34,6 % dans l’hexagone, contre 36 % en Europe et le papillomavirus (déclencheur du cancer de l’utérus) avec 42 % des filles de 9 à 14 ans qui ont participé, contre un objectif européen de 90 %.

Malgré une prise en charge totale par l’Assurance maladie, sans participation des organismes de complémentaire santé, ces lacunes en matière de dépistage ont un impact direct sur le nombre de décès par cancer.

Si l’incidence de la maladie est supérieure en France par rapport à l’Europe (6,19 % contre 5,7 %), le taux de mortalité y est moindre (2,26 % contre 2,42 %).

Tabagisme excessif et pénurie de soignants : des obstacles majeurs

Le rapport de l’OEC met en lumière deux facteurs aggravants majeurs : le tabagisme et la pénurie de personnel soignant. La France arrive à la deuxième place des pays les plus consommateurs de tabac, avec 25,3 % de fumeurs quotidiens, contre 18,8 % en moyenne européenne. Ce tabagisme déraisonnable est responsable de plus de 48 000 décès par cancer chaque année, soit 60 % de plus qu’ailleurs en Europe.

Autre facteur préoccupant : la désertification médicale qui frappe de nombreuses régions françaises. Avec 858 infirmières pour 100 000 habitants (879 en Europe) et à peine plus d’1,5 oncologue pour 100 000 habitants (3,76 en moyenne européenne), la France manque cruellement de personnel soignant pour prendre en charge efficacement les patients atteints de cancer.

Vers une mobilisation européenne contre le cancer

Face à ces constats alarmants, l’OEC appelle à une mobilisation européenne contre le cancer. L’organisme préconise notamment la création d’un plan d’action européen pour le personnel de santé, comprenant des mesures claires contre les pénuries de professionnels en oncologie.

De plus, l’OEC propose une charte européenne de lutte contre le cancer afin de donner à l’UE un cap en matière de dépistage et de prévention. L’objectif est de faire de l’Europe le fer de lance mondial de la lutte contre cette maladie qui touche des millions de citoyens chaque année.

À retenir

• La France accuse un retard important en matière de prévention et de dépistage des cancers.
• Malgré des taux de survie parmi les meilleurs en Europe, les Français ont moins accès aux dépistages.
• Ce retard est aggravé par un tabagisme excessif et une pénurie de personnel soignant.
• L’Organisation européenne du cancer (OEC) appelle à une mobilisation européenne pour lutter contre le cancer.