Maladies cardiovasculaires : le sel, ce tueur invisible qui s’infiltre dans nos assiettes

L’ennemi est sournois et se cache dans nos assiettes : il s’agit du sel. Sa consommation excessive, bien au-delà des recommandations des autorités sanitaires, est la cause principale de l’hypertension artérielle, facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. En Europe, l’apport quotidien en sel atteint deux fois le niveau recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, exposant des millions de personnes à une menace invisible.

Un continent sous tension : l’hypertension, conséquence d’une surconsommation de sel

En Europe, la prévalence de l’hypertension est alarmante : un tiers des adultes entre 30 et 79 ans est concerné. Ce chiffre inquiétant s’explique en grande partie par un régime alimentaire trop riche en sel.

Sur les 53 pays que compte la région européenne de l’OMS, 51 dépassent le seuil maximal recommandé par l’organisation qui est de cinq grammes par jour (une cuillère à café). Ceci est principalement dû à la prolifération des aliments transformés et au grignotage.

Cette tendance suit un gradient croissant d’ouest en est. Seuls Malte et Chypre se situent en dessous des 5 grammes conseillés, tandis que les pays d’Europe de l’Est, avec le Kazakhstan en tête suivi de la Turquie, dépassent allègrement les 14 grammes.

En France, la consommation moyenne avoisine les 8 grammes par jour, tandis que nos voisins allemands sont au-dessus de 10 grammes. Espagnols et Italiens se situent dans la moyenne, avec environ 9 grammes.

Conséquences dramatiques : les maladies cardiovasculaires, tueurs impitoyables

L’excès de sel entraîne une hausse de la tension artérielle. Un facteur de risque prépondérant pour les maladies cardiovasculaires, incluant les crises cardiaques et les AVC.

D’autres facteurs ne sont pas négligeables : l’âge, l’hérédité, l’obésité, le manque d’activité physique, l’abus d’alcool et de tabac.

La région Europe, qui s’étend du Groenland à l’est jusqu’à la Russie, présente la plus forte prévalence d’hypertension au monde, avec près de 37 %. Ce pourcentage se répartit de manière inégale : le risque de décès prématuré, entre 30 ans et 69 ans, par maladie cardiovasculaire est quasiment cinq fois plus élevé en Europe de l’Est et en Asie centrale qu’en Europe occidentale.

La France, avec un taux d’hypertension autour de 30 %, fait partie des pays les mieux lotis en Europe, se classant parmi les premiers aux côtés de l’Espagne, l’Allemagne et Malte.

D’après l’Agence nationale de santé publique (ANSP), 20 % des personnes hypertendues en France ne suivent aucun traitement, bien que l’Assurance maladie prenne en charge la totalité des frais et qu’aucun contrat de mutuelle ne soit requis. Cette situation alarmante expose ces patients à des risques accrus de complications graves.

De plus, même parmi les patients hypertendus traités, la moitié ne parvient pas à contrôler leur tension artérielle de manière adéquate.

Selon l’OMS, de l’Europe à l’Asie centrale, les hommes ont deux fois plus de risques de succomber à une maladie cardiovasculaire que les femmes.

À retenir

• En Europe, la consommation de sel est deux fois supérieure aux recommandations de l’OMS.
• Cette surconsommation augmente les risques de maladies cardiovasculaires.
• L’hypertension, qui est le résultat d’un régime alimentaire trop riche en sel, touche un tiers des adultes européens âgés entre 30 ans et 79 ans.