Évolutions contrastées du taux d’absentéisme et de la durée des arrêts en 2023

Selon le dernier baromètre d’un grand courtier en assurance, le taux d’absentéisme en France a nettement diminué entre 2022 et 2023, mais demeure supérieur à son niveau de 2019. Cependant, en parallèle, la durée moyenne des arrêts de travail s’est allongée. Le problème reste donc entier pour les entreprises tricolores.

Recul du taux d’absentéisme, mais allongement de la durée des arrêts de travail

Les chiffres de ce nouveau baromètre font état d’un taux d’absentéisme de 5,7 % en 2023, soit un recul de 9 % par rapport à 2022. Cette amélioration est généralisée à l’ensemble du territoire national et à tous les secteurs d’activité. Dans le détail, les employeurs ont recensé 22 % en moins de collaborateurs ayant eu au moins un jour d’absence en 2023.

Ce constat s’ajoute à un autre fait remarquable : un salarié en CDI sur quatre n’a manqué aucune journée de travail sur les trois dernières années. L’ancienneté influe également sur l’absentéisme : les taux les plus faibles concernent les cadres et les personnes recrutées depuis moins d’un an (2,9 %), contre 5,9 % pour ceux qui sont là depuis plus longtemps.

À contre-courant de cette amélioration sur un an, le taux d’absentéisme reste plus élevé qu’en 2021, et dépasse même de 18 % son niveau d’avant la pandémie. Par ailleurs, cette diminution en volume est contrecarrée par une augmentation de 17 % de la durée moyenne des arrêts de travail, qui s’établit à 20,7 jours pour 2023, contre 17,7 jours l’année précédente. Cet allongement s’explique notamment par un recul notable des absences de courte durée depuis 2022, avec le reflux des cas de Covid-19 et une meilleure gestion des risques psychosociaux au travail.

Des variations sont observées selon la durée des arrêts :

• en dessous de 8 jours : leur durée est passée de 4,3 jours à 3,5 jours entre 2022 et 2023. Cependant, leur fréquence augmente, surtout dans la catégorie des moins de 25 ans (+12 % entre 2021 et 2023).
• Au-dessus de 30 jours : leur proportion est en hausse, avec 72 % de la durée totale des arrêts en 2023, soit 8 points de pourcentage de plus qu’en 2022.

L’absentéisme reste un défi majeur pour les entreprises

L’absentéisme représente un coût important pour les entreprises, leur faisant perdre l’équivalent de 3,4 % de la masse salariale totale en 2023 à raison de 378 € en moyenne par collaborateur absent.

Les experts anticipent une progression de 10 % par an de ce coût en raison de la nouvelle réglementation sur les congés payés en cas d’arrêt maladie d’origine non professionnelle.

Les salariés se trouvant dans une telle situation pourront en effet acquérir deux jours ouvrables de congés payés par mois, dans la limite de 24 jours par an.

Outre les employeurs, la dépense est lourde pour la Sécurité sociale et les organismes de mutuelle d’entreprise.

Ce baromètre propose par ailleurs une analyse plus approfondie par secteur. Cette connaissance permet aux équipes dirigeantes et aux DRH de définir les actions de prévention adaptées à leurs besoins et contraintes spécifiques. Sur un marché de l’emploi tendu, à l’image de la conjoncture économique, la gestion et la réduction de l’absentéisme demeurent des enjeux majeurs pour le patronat.

À retenir

• Le taux d’absentéisme en France a diminué de 9 % entre 2022 et 2023, s’établissant à 5,7 %.
• À l’inverse, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté de 17 % en 2023, passant à 20,7 jours.
• L’absentéisme représente un coût de 378 € par salarié absent en moyenne, soit 3,4 % de la masse salariale pour les entreprises.
• Ce coût devrait augmenter de 10 % par an en raison de la nouvelle réglementation sur les congés payés en cas d’arrêt maladie.
• La gestion et la réduction de l’absentéisme demeurent des enjeux majeurs pour les employeurs.