Élargissement du rôle des infirmiers, kinés et opticiens au bénéfice du grand public

Face à la pénurie de personnel médical, le gouvernement a mis en place de nouvelles mesures visant à alléger la charge de travail des médecins généralistes et spécialistes. Trois décrets publiés au Journal officiel le 28 juin 2024 ont élargi les compétences des infirmiers, kinésithérapeutes et opticiens, leur permettant ainsi d’assurer une partie de la prise en charge des patients.

Ce qui change pour les infirmiers

Réclamé depuis de nombreuses années par les infirmiers diplômés d’État (IDE), le statut d’infirmier référent a enfin vu le jour. Prévue par la loi sur l’accès aux soins de décembre 2023, cette mesure a suscité des réticences de la part des médecins libéraux qui craignaient une concurrence ou une captation de leur patientèle.

Pourtant, l’objectif principal de cette réforme est d’améliorer la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques et de renforcer les actions de prévention.

Pour le moment, seuls les IDE bénéficient de cet accès direct aux patients. Les infirmiers de pratique avancée (IPA) espèrent à leur tour pouvoir accéder à ce statut dans un avenir proche.

À noter que les soins dispensés à domicile par les infirmiers libéraux sont remboursés à 60 % par l’assurance maladie. Les 40 % restants sont pris en charge par la mutuelle du patient.

Les cas des kinésithérapeutes et des opticiens

Désormais, les patients sont autorisés à consulter directement un kinésithérapeute sans passer par leur médecin traitant. Toutefois, ils devront s’adresser à un praticien exerçant au sein d’une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Par ailleurs, la loi Rist limite à huit le nombre de séances de kinésithérapie par personne et par an.

S’inscrivant dans une volonté d’améliorer l’accès aux soins, cette nouvelle procédure sera expérimentée pendant cinq ans dans seize départements.

Quant aux opticiens, ils ont dorénavant la possibilité d’adapter les prescriptions initiales de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste pour les premiers verres correcteurs ou lentilles de contact. Ils sont néanmoins tenus d’obtenir un accord écrit de ces derniers avant toute modification.

À retenir

• La pénurie de médecins a conduit le gouvernement à prendre des mesures visant à alléger la charge de travail de ces praticiens.
• Les patients peuvent désormais s’adresser directement à un infirmier référent ou à un kiné affilié à une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour bénéficier des soins nécessaires.
• Les opticiens sont autorisés à ajuster les prescriptions de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste avec leur accord.