Des disparités dans la prescription de la Ritaline et de l’orthophonie chez les enfants en France

Une étude menée auprès d’un large panel d’enfants en France révèle des inégalités dans l’accès à la Ritaline et à l’orthophonie. Cette disparité semble liée à leur date de naissance, ceux nés en fin d’année étant plus susceptibles de recevoir ces traitements.

Des traitements plus fréquents pour les enfants nés en fin d’année

Menée par le groupement Epi-Phare, l’étude a porté sur plus de 4 millions d’enfants âgés de 5 à 10 ans.

Les résultats indiquent que ceux nés en décembre ont 55 % de plus de chances de se voir prescrire un traitement par méthylphénidate (le principe actif de la Ritaline et ses génériques) pour le TDAH par rapport à leurs camarades nés en janvier de la même année.

Cette disparité s’observe également pour l’orthophonie, avec un risque accru de 64 % pour les enfants nés en décembre.

Plus la naissance de l’enfant est tardive dans l’année, et plus la tendance s’accentue. Ainsi, ceux qui sont nés en février ont 7 % de chances en plus de recevoir du méthylphénidate par rapport aux natifs de janvier, 9 % pour ceux d’avril, 29 % pour juillet et 46 % pour octobre. Des écarts similaires sont observés pour l’orthophonie.

Les explications possibles

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces disparités. Les enfants les plus jeunes d’une classe pourraient subir des exigences trop élevées par rapport à leur âge, ce qui les rend plus susceptibles d’être diagnostiqués à tort avec des troubles de l’apprentissage ou du TDAH.

Parallèlement, ceux nés plus tard dans l’année, plus matures, pourraient mieux compenser leurs difficultés, ce qui peut conduire à un sous-diagnostic.

Une meilleure prise en charge à venir ?

Ces résultats invitent à une certaine prudence dans l’interprétation des difficultés scolaires des enfants, étant donné l’impact de l’âge sur leur rendement.

Ils soulignent également la nécessité de recommandations plus précises concernant le suivi du TDAH, notamment en ce qui concerne l’âge auquel les enfants devraient maîtriser certaines compétences.

Ces travaux seront examinés par la Haute Autorité de Santé, qui devrait prochainement proposer de nouvelles directives pour la prise en charge de cette maladie, en tenant compte des disparités observées en fonction de la date de naissance.

En attendant, le diagnostic du TDAH est toujours remboursé par la Sécurité sociale et en partie par la mutuelle santé du patient en cas de dépassement d’honoraires.

À retenir

• Des inégalités dans l’accès à la Ritaline et à l’orthophonie ont été observées en France.
• Les enfants nés en fin d’année sont plus susceptibles de recevoir ces traitements.
• Cette disparité pourrait s’expliquer par des exigences trop élevées en classe pour ces tout-petits et par une meilleure capacité d’apprentissage chez leurs camarades plus âgés.
• Des recommandations plus précises concernant la prise en charge du TDAH et l’interprétation des difficultés scolaires en fonction de la date de naissance sont nécessaires.