En 2023, la France a été confrontée à une forte augmentation des cas de méningites à méningocoques, qui ont bondi de 72 % sur une année glissante. Cette hausse alarmante, qui touche particulièrement les enfants et les adolescents, a conduit les autorités sanitaires à repenser la stratégie vaccinale contre cette maladie grave et contagieuse.
Recrudescence sans précédent : un bilan inquiétant
Santé publique France a tiré la sonnette d’alarme en divulguant un bulletin qui rapporte un nombre d’infections invasives à méningocoques jamais enregistré depuis une décennie. En 2023, 560 cas ont été notifiés, représentant plus du double par rapport à l’année précédente.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation : une baisse de l’immunité collective due aux mesures de restriction sanitaire pendant la pandémie de Covid-19, ainsi que la circulation accrue de virus respiratoires comme la grippe, ce qui favorise les infections bactériennes.
Les enfants et adolescents en première ligne
Les méningocoques, une famille de bactéries responsables de méningites et de septicémies, frappent principalement les enfants et les adolescents. En 2023, le taux d’incidence le plus élevé concernait les nourrissons de moins d’un an, suivis des jeunes adultes entre 15 et 24 ans.
Cette affection est redoutable en raison de sa forte contagiosité et de son potentiel à causer des complications graves, voire fatales. Outre les coûts pour l’assurance santé, elle représente une menace sérieuse pour les enfants, à cause de la possibilité de séquelles neurologiques durables.
Diversité des souches bactériennes et évolution de la stratégie vaccinale
Les méningocoques se déclinent en plusieurs sérogroupes, dont les plus courants sont B, C, W et Y. En 2023, le sérogroupe B restait le plus répandu, suivi de W, Y et C. Cette répartition a conduit les autorités sanitaires à une révision de la stratégie vaccinale nationale.
Se conformant aux recommandations de la Haute Autorité de santé, le gouvernement français devrait prochainement annoncer un élargissement significatif de la vaccination. Cette extension concernera :
- Les nourrissons : la vaccination contre tous les sérogroupes A, B, C, W et Y deviendra obligatoire.
- Les adolescents : une dose de rappel contre les sérogroupes A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans, même s’ils ont déjà été vaccinés dans leur petite enfance.
À retenir
- La flambée des cas de méningites à méningocoques en 2023 a sonné l’alerte sur la nécessité de renforcer la prévention contre cette maladie grave.
- L’extension de la vaccination à tous les sérogroupes à risque constitue un enjeu majeur de santé publique pour protéger les plus fragiles et endiguer la propagation de cette maladie.
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