Les astuces pour lutter contre les allergies avec les antihistaminiques

Avec l’arrivée du printemps, les symptômes du fameux « rhume des foins » commencent à se manifester, et affectent un quart de la population française. Éternuements, démangeaisons oculaires, troubles du sommeil… Lorsque la rhinite allergique et ses désagréments surviennent, il peut être tentant de changer d’antihistaminiques, notamment si le médicament anti-allergie tarde à faire son effet ou semble moins efficace que les saisons précédentes. Voici quelques astuces pour optimiser l’efficacité de ces médicaments.

Adapter le traitement aux variations de réaction

Selon le Pr Annick Barbaud, chef du service d’allergologie et de dermatologie de l’hôpital Tenon de Paris (AP-HP),

Il n’est pas nécessaire de remplacer un antihistaminique s’il est efficace pour un patient, car aucune étude scientifique n’a prouvé que celui-ci développe une résistance à ce médicament ou a des effets secondaires à long terme.

Il est même conseillé d’en prendre durant la période de pollinisation.

L’histamine, libérée naturellement par l’organisme lors d’une infection pour favoriser la guérison, est surproduite en cas d’allergie suite au contact avec un allergène. Les antihistaminiques agissent en freinant la libération ou les effets de cette substance par les mastocytes, des globules blancs spécifiques. Comme leur efficacité varie d’une année à une autre, il est possible d’ajuster la dose d’antihistaminique de deuxième génération après une consultation médicale en cas de crise allergique aux pollens. À noter que ces traitements sont pris en charge par l’assurance santé.

 Identifier les allergènes pour un traitement ciblé

Pour améliorer les effets du traitement, la première astuce est d’anticiper les périodes critiques et de prendre son antihistaminique le plus tôt possible.

Le Pr Annick Barbaud explique que « retarder la prise du médicament peut déclencher une série de réactions allergiques qui aggravent les symptômes.

D’autres gestes préventifs sont également recommandés, comme éviter de fumer, limiter autant que possible le contact avec le pollen, se laver les cheveux chaque soir pendant les périodes à risque et se rincer le nez avec du sérum physiologique.

Les corticoïdes en spray pour le nez sont une option très efficace pour soulager les symptômes allergiques.

Pour commencer le traitement au bon moment, le patient doit connaître ses déclencheurs allergiques et les périodes où ces pollens sont les plus actifs.

Une visite chez l’allergologue, à programmer idéalement en septembre, période de faible activité pollinique, lui permettra de réaliser des tests cutanés rapides et peu douloureux pour déterminer la nature de son allergie. Une fois les allergènes identifiés, le patient doit s’informer sur leurs périodes de pollinisation et commencer le traitement bien avant. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) fournit une mine de données sur son site, y compris une carte de France indiquant le niveau de risque allergique en fonction des diverses typologies de pollens, mise à jour chaque semaine.

À retenir

• Pour optimiser l’efficacité des antihistaminiques durant la saison des allergies, le patient devrait continuer son traitement même si celui-ci tarde à agir.
• D’autres réflexes sont aussi à adopter, comme anticiper les périodes allergiques, éviter le tabagisme, se laver le nez avec du sérum physiologique, identifier ses allergènes et leur saison pour mieux les appréhender.