La prévention du cancer du sein en France : un défi persistant

En pleine campagne annuelle de sensibilisation « Octobre Rose », l’étude menée par OpinionWay pour le compte de la Ligue contre le cancer met en lumière l’importance du dépistage dans la prévention de cette maladie. Malheureusement, moins de la moitié des femmes françaises âgées de 50 à 74 ans (44,9 %) ont effectué une mammographie en 2022. Plus préoccupant encore, 12 % des femmes interrogées, soit plus d’un million, n’ont jamais réalisé cet examen.

Des barrières psychologiques et physiques

D’après le sondage, ces chiffres alarmants révèlent une position peu enviable pour la France, qui se retrouve au bas du tableau européen, loin derrière des pays tels que le Danemark et la Finlande, où les taux de participation sont supérieurs à 80 %.

Or, la Ligue contre le cancer recommande une fréquence de deux ans pour la mammographie chez les femmes âgées de 50 à 74 ans, en l’absence de signes précurseurs ou de risque particulier. Pour les plus jeunes, dès l’âge de 25 ans, elle préconise une consultation de suivi gynécologique effectuée par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme, incluant un examen des seins par observation et palpation. En cas d’incertitude, il importe d’agir sans tarder.

Les raisons derrière cette tendance sont diverses, mais elles se révèlent principalement être des obstacles d’ordre psychologique et physique :

l’absence de symptômes (34 %) ;

la peur de ressentir une douleur pendant l’examen (20 %) ;

la crainte du diagnostic d’un cancer du sein (16 %) ;

le doute sur l’efficacité du dépistage (11 %) ;

l’appréhension à se dévêtir devant un professionnel de santé (10 %) ;

l’éloignement des centres de dépistage (10 %)

Ce sont autant de justifications avancées par les femmes pour expliquer leur réticence à passer une mammographie. D’autres sondées avouent ne pas se sentir concernées, ignorer où se faire dépister ou ne pas avoir le temps.

Bon à savoir : en France, l’assurance santé joue un rôle vital en prenant en charge les traitements du cancer du sein. Cette prise en charge inclut la mammographie, la chirurgie, la chimiothérapie et le suivi médical. Cela garantit aux femmes un accès aux soins essentiels, contribuant ainsi à la lutte contre cette maladie.

12 000 décès par an

La baisse des chiffres de dépistage est préoccupante, étant donné que le cancer du sein est la malignité la plus courante chez les femmes, représentant un tiers de tous les cancers.

La Ligue contre le cancer précise que plus des trois quarts des cas de cancer du sein surviennent après 50 ans et que l’âge médian du diagnostic est de 64 ans. Un rapport de Santé publique France publié le 12 juin dernier a recensé près de 60 000 nouveaux cas au cours de la période 2021-2022.

Bien que la mortalité liée au cancer du sein ait diminué au fil des années, en grande partie grâce à un diagnostic précoce, environ 12 000 décès sont encore à déplorer chaque année.

Le président de la Ligue contre le cancer insiste sur la prise en charge précoce de la maladie, car celle-ci peut être guérie dans 90 % des cas.

À retenir

Une enquête réalisée par OpinionWay pour le compte de la Ligue contre le cancer révèle que seulement 44,9 % des femmes âgées de 50 à 74 ans ont passé une mammographie en 2022.

La réticence des femmes à se faire dépister, due à divers freins, s’avère particulièrement préoccupante, puisque le cancer du sein est la maladie la plus fréquente chez les femmes, représentant un tiers de tous les cas de cancer.